Résumé : échographie et grossesse
Trois échographies systématiques doivent permettre de séparer les grossesses normales des grossesses pathologiques, pour lesquelles la surveillance échographique sera adaptée à la nature du problème.
1. Première échographie :
Pratiquée entre 11 et 13 SA (2 mois ½ de grossesse), elle doit pouvoir répondre aux questions suivantes :
- caractère intra-utérin de la grossesse,
- dépistage des grossesses multiples,
- confirmation de la vitalité de l’embryon (activité cardiaque, mouvements…),
- datation précise de la grossesse : âge gestationnel (longueur crânio-caudale) : évaluation du terme à ± 3 jours,
- biométrie précoce (BIP, DAT, F).
Sur le plan morphologique :
- présence de l'estomac, de la vessie,
- cerveau : pas de dilatations ventriculaires,
- face : visualisation des deux orbites,
- 4 membres : 5 doigts à chaque main, pied à angle droit avec la jambe,
- cœur : 4 cavités,
- localisation placentaire,
- dépistage des anomalies chromosomiques (clarté nucale, hygroma kystique),
- dépistage précoce de certaines malformations : anencéphalie, omphalocèle, polykystose rénale...
- dépistage des affections gynécologiques :
- Kystes ovariens, en sachant discerner un banal corps jaune gravidique d'un kyste organique (mucoïde, dermoïde…),
- Fibromes utérins,
- Malformation utérine.
2. Seconde échographie :
Pratiquée entre 20 et 22 SA (4 mois ½ de grossesse), elle permet un bilan morphologique exact et complet.
Outre les éléments du bilan précoce, on peut de plus à cette date visualiser :
- l'épaisseur des tissus cutanés de la nuque fœtale,
- tous les éléments de la face fœtale, en particulier la lèvre supérieure,
- au niveau du cerveau, le corps calleux,
- au niveau du cœur, les gros vaisseaux et leurs positions respectives,
- dans la région lombaire, les reins (il faut être attentif à la taille des bassinets et à l'échogénicité du parenchyme),
- le rachis bien recouvert de peau,
- les organes génitaux externes fœtaux (détermination du sexe),
- volume de liquide amniotique,
- vaisseaux du cordon, tumeurs du cordon,
- localisation et morphologie placentaires,
Au niveau biométrique sont mesurés le BIP, DAT, fémur, diamètre inter-orbitaire, l'épaisseur placentaire.
Le Doppler ombilical est maintenant aussi enregistré chez les grossesses à haut risque, à la recherche des débits diastoliques nuls.
Renseignements obtenus :
- évaluation de la croissance fœtale : crâne (BIP et circonférence), abdomen (DAT et circonférence), membres (fémur),
- diagnostic de mort d'un jumeau en cas de grossesse multiple,
- dépistage des malformations fœtales (anomalies morphologiques),
Les principales difficultés diagnostiques concernent la face, le cœur, le squelette et les anomalies chromosomiques.
Dépistage des anomalies chromosomiques : diagnostic performant des monosomies X, des triploïdies et trisomies 13 et 18, sensibilité de 30 % pour la trisomie 21,
La plupart des malformations sont donc accessibles au diagnostic dès ce terme.
Attention : un examen "normal" n'est en aucune manière synonyme d'enfant "normal".
3. Troisième échographie :
Pratiquée entre 32 et 34 SA (7 mois ½ de grossesse), elle est davantage axée sur la biométrie, et permet d'obtenir les renseignements obtenus :
- présentation fœtale,
- croissance fœtale (hypotrophie, macrosomie),
- diagnostic tardif de malformation : hydrocéphalie, cardiopathie, nanisme, uropathie obstructive, atrésie digestive...
- localisation placentaire, morphologie (placenta accreta, sénescence placentaire, infarctus, chorio-angiome), biométrie (épaisseur placentaire),
- quantité de liquide amniotique (oligoamnios, hydramnios),
- anomalies du cordon ombilical (artère unique, tumeurs, nœud, circulaire, latérocidence, insertion vélamenteuse),
- scores biophysiques de bien-être fœtal (MANNING) (Actuellement abondonné)...
4. Echographies supplémentaires (pour pathologie fœtale ou maternelle) :
1) Avant 10 SA :
- antécédents de GEU, môle hydatiforme,
- fausses couches à répétition,
- métrorragies du 1er trimestre,
- examen clinique anormal (masse annexielle, utérus ne correspondant pas à la durée d'aménorrhée),
- grossesse après assistance médicale à la procréation,
- grossesse sur stérilet.
2) Au cours du 2ème et du 3ème trimestre :
- métrorragies,
- douleurs abdominales,
- toxémie et HTA gravidique,
- diabète,
- RCIU,
- maladie infectieuse,
- malformation fœtale curable,
- grossesse gémellaire ou multiple,
- iso-immunisation fœto-maternelle,
- suspicion de RPM,
- suspicion de mort in utero,
- ictères,
- traumatisme.
3) A terme :
- diagnostic de présentation (en cas de doute clinique),
- biométrie fœtale supplémentaire (siège, macrosomie, utérus cicatriciel),
- dépassement de terme (liquide amniotique, aspect du placenta),
- voie basse envisagée sur un utérus cicatriciel (épaisseur de la cicatrice de césarienne, recherche de placenta prævia accreta).
Date de dernière mise à jour : 24/02/2019