Ulcérations génitales
1. Définition :
Une ulcération correspond à une perte de substance entraînant une plaie ouverte plus ou moins profonde. Elle s’accompagne presque toujours d’adénopathies satellites.
On parle de chancre lorsqu’il s’agit d’IST.
Toute ulcération génitale doit faire évoquer une IST.
Les ulcérations génitales sont aussi définies comme des lésions vésiculeuses, ulcéreuses ou érosives des organes génitaux, uniques ou multiples, accompagnées ou non d’adénopathie inguinale.
Chez l’homme, elles sont généralement localisées sur le gland et chez la femme dans le vagin, sur les lèvres génitales et dans la région périanale.
Les ulcérations génitales sont des cofacteurs importants de la transmission du VIH.
Les principaux germes responsables sont : Treponema pallidum (syphilis), Haemophilus ducreyi (chancre mou) et Herpes simplex (herpès génital).
Chlamydia trachomatis (lymphogranulome vénérien) et Calymmatobacterium granulomatis (donovanose) sont plus rares.
Eliminer :
- Ulcération d’origine caustique, traumatique (mécanique ou physique) par l’interrogatoire.
- Aphtose génitale qui siège le plus souvent sur le scrotum et réalise une ulcération creusante, à limites nettes, récidivante et douloureuse, associées à des épisodes d’aphtose buccale.
- Ulcération néoplasique primitive/secondaire.
Agents étiologiques des ulcérations génitales
Agent étiologique |
Nom de la pathologie |
Prélèvements Ils sont obligatoirement réalisés au laboratoire |
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Virus |
Virus Herpes simplex (type 1 ou 2) |
Herpès génital |
Après avoir nettoyé la lésion au sérum physiologique, on utilisera un vaccinostyle ou une curette pour racler la lésion et on recueillera la sérosité : - Racler au centre de la lésion, recueil de la sérosité : recherche de T. pallidum - Bien gratter la lésion : pour les recherches des virus (HSV 1 et 2) et de C. trachomatis (LGV) - Prélever le pus en bordure de lésion : recherche d'H. ducreyi - Ponction ganglionnaire avec une seringue à aiguille fine et après désinfection de la peau. Ponction dans flacon stérile. Transport ≤ 2 heures température ambiante. |
Bactéries
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Treponema pallidum |
Chancre syphilitique |
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Chlamydia trachomatis (sérotype L1, L2 ou L3) |
Lymphogranulomatose |
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Haemophilus ducreyi |
Chancre mou |
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Klebsiella granulomatis |
Granulome inguinal |
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Syphilis primaire |
Herpès génital |
Chancre mou |
Lymphogranulome vénérien |
Donovanose |
Etiologie |
Treponema pallidum |
Herpès virus hominis |
Haemophilus ducreyi |
Chlamydia trachomatis |
Klebsiella granulomatis |
Incubation |
21 j en moyenne |
Primo : 2 - 7 j |
2 - 7 j |
3 - 30 j |
3 - 60 j |
Ulcération |
Propre, indurée, indolore |
Superficielle, polycyclique, douloureuse |
Sale, multiple, douloureuse |
Minime, inaperçue |
Granulomateuse, propre, indolore |
Durée d’évolution |
3 - 6 sem. |
7 - 10 j |
Indéterminée (mois) |
2 - 6 j |
Indéterminée (années) |
Adénopathie régionale |
Indolore, non-ulcérée |
Inconstante |
Douloureuse, ulcérée |
Douloureuse, ulcérée |
Absente |
Diagnostic |
Examen direct, sérologie |
Culture sur cellules |
Culture |
Culture sur cellules, sérologie |
Examen direct, histologie |
2. Pathologies :
1) Chancre syphilitique : Cf chapitre spécial
2) Herpes génital : Cf chapitre spécial
3) Chancre mou : Cf chapitre spécial
4) Chancre de la lymphogranulomatose vénérienne (LGV) (maladie de Nicolas-Favre) : Cf chapitre spécial
5) Donovanose : Cf chapitre spécial
3. CAT :
Le dépistage et le traitement des partenaires sont indiqués afin d'interrompre la chaîne de contamination.
Il faut rechercher systématiquement une ou plusieurs IST associées et en particulier une syphilis primaire.
Il est réalisé systématiquement une sérologie de dépistage de l'infection par le VIH après accord du patient. En cas de négativité, un contrôle est justifié après 3 mois.
L'utilisation de préservatif constitue actuellement la meilleure approche pour prévenir ces affections.
► Pour plus de détails sur le "Bilan de dépistage des IST" : Cf chapitre spécial
Date de dernière mise à jour : 31/12/2020